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La contre-visite est une étape redoutée par de nombreux propriétaires de véhicules. Elle survient lorsque des défaillances sont détectées lors du contrôle technique initial, obligeant le propriétaire du véhicule à effectuer des réparations et à repasser un contrôle pour vérifier que les problèmes ont été résolus.

Ce guide complet vous aidera à comprendre les points de contrôle les plus fréquents entraînant une contre-visite, les délais à respecter, les coûts associés, et comment éviter ces désagréments.

Qu'est-ce qu'une contre-visite ?

Avant d'entrer dans le vif du sujet, clarifions ce qu'est exactement une contre-visite. Il s'agit d'une seconde inspection de votre véhicule, rendue nécessaire lorsque des défauts majeurs ont été identifiés lors du contrôle technique initial. Ces défauts, classés comme des "défaillances majeures", doivent être réparés dans un délai imparti pour que votre véhicule puisse circuler légalement.

Depuis mai 2018, le contrôle technique est devenu plus strict en France, avec une nouvelle classification des défaillances en trois catégories :

  • Défaillances mineures (qui ne nécessitent pas de contre-visite)
  • Défaillances majeures (qui nécessitent une contre-visite)
  • Défaillances critiques (qui rendent le véhicule dangereux et peuvent entraîner une interdiction immédiate de circuler)

 

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Les points de contrôle les plus fréquents entraînant une contre-visite

Voici les points de contrôle les plus fréquemment responsables de contre-visites :

1. Le système de freinage

Le système de freinage est l'un des éléments les plus critiques de votre véhicule et représente environ 25% des contre-visites. Les problèmes les plus courants incluent :

  • Freins déséquilibrés : lorsque la force de freinage n'est pas équilibrée entre les roues droite et gauche d'un même essieu, cela peut provoquer un déport dangereux lors du freinage.
  • Plaquettes de frein usées : des plaquettes dont l'épaisseur est inférieure à la limite minimale.
  • Disques de frein détériorés : présence de rayures profondes, fissures ou usure excessive.
  • Fuites de liquide de frein : tout signe de fuite dans le circuit hydraulique.
  • Efficacité de freinage insuffisante : lorsque la force de freinage totale est inférieure aux normes requises.

2. La pollution et les émissions

Avec les normes environnementales de plus en plus strictes, ce point est devenu particulièrement problématique, représentant environ 20% des contre-visites :

  • Niveau de CO/CO2 trop élevé : particulièrement pour les véhicules essence.
  • Opacité des fumées excessive : pour les véhicules diesel.
  • Défaillance du système antipollution : catalyseur défectueux, sonde lambda hors service, vanne EGR bloquée, etc.
  • Témoin de diagnostic moteur allumé : ce témoin, souvent appelé "check engine", peut indiquer divers problèmes liés à la pollution.

3. Le train roulant et la direction

Ces éléments, essentiels à la tenue de route, sont impliqués dans environ 18% des contre-visites :

  • Jeu excessif dans la direction : lorsque le volant présente trop de jeu, compromettant la précision de la direction.
  • Rotules de suspension ou de direction usées : elles peuvent causer des bruits anormaux et affecter la stabilité du véhicule.
  • Amortisseurs défectueux : des amortisseurs qui ne remplissent plus efficacement leur fonction peuvent allonger les distances de freinage et réduire l'adhérence.
  • Pneumatiques usés ou endommagés : profondeur de sculpture insuffisante, flancs endommagés, etc.

4. L'éclairage et la signalisation

Souvent négligés, ces éléments représentent environ 15% des causes de contre-visite :

  • Feux défectueux : ampoules grillées, optiques fissurées ou embués.
  • Mauvais réglage des phares : des phares mal réglés peuvent éblouir les autres usagers ou offrir un éclairage insuffisant.
  • Clignotants ne fonctionnant pas correctement : fréquence de clignotement anormale ou ampoules défectueuses.
  • Feux de stop ou de recul défaillants : ces éléments sont essentiels pour communiquer vos intentions aux autres conducteurs.

5. La visibilité

Ce point concerne tout ce qui peut affecter la visibilité du conducteur et représente environ 10% des contre-visites :

  • Pare-brise fissuré : particulièrement dans le champ de vision du conducteur.
  • Essuie-glaces défectueux : caoutchoucs usés ou mécanisme défaillant.
  • Lave-glace hors service : absence de liquide ou pompe défectueuse.
  • Rétroviseurs endommagés ou manquants : indispensables pour une vision périphérique complète.

6. La structure et la carrosserie

Ce point concerne l'intégrité structurelle du véhicule et représente environ 8% des contre-visites :

  • Corrosion importante : particulièrement sur les éléments porteurs.
  • Déformations du châssis : suite à un accident non correctement réparé.
  • Fixations défectueuses : supports moteur, silentblocs, etc.
  • Eléments coupants sur la carrosserie : pouvant présenter un danger pour les piétons.

7. Les équipements divers

Ce dernier point regroupe divers éléments et représente environ 4% des contre-visites :

  • Ceintures de sécurité défectueuses : enrouleurs bloqués, sangles effilochées, etc.
  • Avertisseur sonore hors service : le klaxon doit fonctionner correctement.
  • Batterie mal fixée : risquant de se déplacer en cours de route.
  • Fuites de liquides (autres que le liquide de frein) : huile moteur, liquide de refroidissement, etc.

 

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Les délais à respecter pour la contre-visite

Lorsque votre véhicule est soumis à une contre-visite, vous disposez d'un délai précis pour effectuer les réparations nécessaires et présenter à nouveau votre véhicule. Ce délai varie selon la nature des défaillances constatées :

  • Pour les défaillances majeures : vous disposez de 2 mois à compter de la date du contrôle initial pour effectuer les réparations et passer la contre-visite. Pendant cette période, vous êtes autorisé à circuler avec votre véhicule.
  • Pour les défaillances critiques : la situation est plus sérieuse. Votre véhicule est considéré comme dangereux et vous n'êtes autorisé à circuler que le jour même, uniquement pour vous rendre chez un réparateur. Vous devez alors effectuer les réparations et passer la contre-visite dans un délai de 24 heures. Au-delà, votre véhicule est interdit de circulation.

Il est important de noter que si vous dépassez le délai de 2 mois pour une défaillance majeure, vous devrez repasser un contrôle technique complet, et non plus une simple contre-visite, ce qui implique des frais supplémentaires.

Les coûts associés à la contre-visite

Les coûts liés à une contre-visite peuvent être divisés en deux catégories :

1. Le coût de la contre-visite elle-même

Le prix d'une contre-visite est généralement inférieur à celui d'un contrôle technique complet, mais il varie selon les centres de contrôle et les régions. En moyenne, comptez entre 20€ et 50€ pour une contre-visite, contre 70€ à 100€ pour un contrôle technique complet.

Certains centres proposent la contre-visite gratuite si vous revenez dans un délai très court (souvent une semaine), mais cette pratique n'est pas généralisée.

2. Le coût des réparations

C'est généralement le poste de dépense le plus important. Selon les défaillances constatées, les réparations peuvent coûter de quelques dizaines d'euros à plusieurs centaines, voire milliers d'euros. Voici quelques exemples de coûts moyens :

  • Remplacement de plaquettes de frein : 100€ à 200€
  • Remplacement de disques de frein : 200€ à 400€
  • Réparation du système d'échappement : 150€ à 600€
  • Remplacement d'amortisseurs : 300€ à 600€ pour une paire
  • Remplacement d'un catalyseur : 400€ à 1200€
  • Réglage ou remplacement d'optiques de phares : 50€ à 300€

Il est important de noter que ces prix sont donnés à titre indicatif et peuvent varier considérablement selon la marque et le modèle de votre véhicule, ainsi que selon le garage choisi pour les réparations.

Comment éviter la contre-visite ?

La meilleure façon d'éviter une contre-visite est évidemment d'entretenir régulièrement votre véhicule. Voici quelques conseils pratiques :

1. Préparez votre véhicule avant le contrôle technique

Environ un mois avant la date prévue de votre contrôle technique, effectuez une révision préventive de votre véhicule. Vous pouvez le faire vous-même si vous avez quelques connaissances en mécanique, ou confier cette tâche à votre garagiste habituel. Voici les points essentiels à vérifier :

  • Éclairage et signalisation : vérifiez le fonctionnement de tous les feux (position, croisement, route, clignotants, stop, recul, plaque d'immatriculation). Remplacez les ampoules défectueuses.
  • Pneumatiques : contrôlez l'usure des pneus (la profondeur minimale légale des sculptures est de 1,6 mm), leur pression, et l'absence de déformations ou coupures sur les flancs.
  • Freinage : testez l'efficacité des freins. Si la pédale s'enfonce trop, si le véhicule tire d'un côté lors du freinage, ou si vous entendez des bruits anormaux, consultez un professionnel.
  • Niveaux : vérifiez tous les niveaux (huile moteur, liquide de refroidissement, liquide de frein, lave-glace) et faites l'appoint si nécessaire.
  • Essuie-glaces : assurez-vous de leur bon fonctionnement et remplacez les balais usés.
  • Pollution : si votre véhicule a plus de 4 ans, ou si vous constatez une consommation anormale de carburant, envisagez de faire un décrassage du moteur avant le contrôle.

Vérifiez également votre carte grise, elle est indispensable pour passer votre véhicule au contrôle technique. Si elle n'est pas à jour ou si vous ne la trouvez pas, ne tardez pas à faire le nécessaire pour obtenir une carte grise conforme. Qu'il s'agisse d'un changement de propriétaire, d'un changement d'adresse ou d'une demande de duplicata, vous pouvez faire votre demande de carte grise en quelques clics sur notre site :

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2. Choisissez le bon moment pour votre contrôle

Évitez de passer votre contrôle technique juste après un long trajet sur autoroute. Les freins et les pneus seront chauds, ce qui peut fausser certaines mesures. Préférez un moteur à température normale de fonctionnement, mais pas surchauffé.

3. Soyez attentif aux signes avant-coureurs

Ne négligez pas les témoins lumineux qui s'allument sur votre tableau de bord, les bruits anormaux, ou les changements dans le comportement de votre véhicule. Ces signaux indiquent souvent un problème qui pourrait entraîner une contre-visite s'il n'est pas résolu à temps.

4. Respectez les intervalles d'entretien

Suivez scrupuleusement le plan d'entretien recommandé par le constructeur de votre véhicule. Un entretien régulier permet non seulement d'éviter les contre-visites, mais aussi de prolonger la durée de vie de votre véhicule et d'assurer votre sécurité.

5. Envisagez un pré-contrôle

Certains garages proposent des "pré-contrôles techniques", une inspection qui simule un contrôle technique réel et identifie les points qui pourraient poser problème. Cette option peut être intéressante si votre véhicule est ancien ou si vous avez des doutes sur son état général.

Que faire en cas de contre-visite ?

Malgré toutes les précautions, il est parfois impossible d'éviter une contre-visite. Voici la marche à suivre si vous vous retrouvez dans cette situation :

1. Analysez le rapport de contrôle

Le contrôleur vous remettra un rapport détaillant toutes les défaillances constatées. Prenez le temps de bien le lire et de comprendre chaque point. N'hésitez pas à demander des explications si certains termes techniques vous échappent.

2. Obtenez plusieurs devis

Pour les réparations importantes, n'hésitez pas à consulter plusieurs garages afin d'obtenir différents devis. Les prix peuvent varier considérablement d'un établissement à l'autre.

3. Priorisez les réparations

Si vous êtes confronté à de multiples défaillances et que votre budget est limité, concentrez-vous d'abord sur les défaillances critiques, puis sur les défaillances majeures. Les défaillances mineures, bien qu'elles doivent être résolues à terme, ne nécessitent pas de contre-visite.

4. Revenez au même centre de contrôle

Pour la contre-visite, il est généralement préférable de retourner au même centre où vous avez effectué le contrôle initial. Le contrôleur connaîtra déjà votre dossier et ne vérifiera que les points qui ont été identifiés comme défaillants lors du premier contrôle.

5. Respectez les délais

Ne perdez pas de vue le délai de 2 mois (ou de 24 heures pour les défaillances critiques) qui vous est accordé pour effectuer la contre-visite. Dépassé ce délai, vous devrez repasser un contrôle technique complet, avec les frais supplémentaires que cela implique.

La contre-visite n’est pas une fatalité

La contre-visite est une étape que tout propriétaire de véhicule souhaite éviter. Elle représente non seulement des coûts supplémentaires, mais aussi une perte de temps et parfois même du stress. Cependant, en maintenant votre véhicule en bon état et en effectuant un entretien régulier, vous pouvez considérablement réduire les risques d'y être confronté.

N'oubliez pas que le contrôle technique n'est pas une simple formalité administrative, mais un véritable gage de sécurité. Les points vérifiés lors de ce contrôle sont essentiels pour garantir que votre véhicule ne présente pas de danger, ni pour vous, ni pour les autres usagers de la route.

En suivant les conseils présentés dans cet article, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour obtenir votre certificat de contrôle technique du premier coup, et ainsi éviter les mauvaises surprises liées à une contre-visite.

Vanessa Lenormand
Publié par
Responsable rédactionnel
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