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Le contrôle technique moto est finalement en vigueur en France. Après des années de débats et de reports, les motards doivent désormais se plier à cet examen obligatoire. Mais que faut-il vraiment en attendre ?

Entre inquiétudes sur les mesures sonores et calendrier progressif, décryptons ensemble les enjeux de cette nouvelle réglementation qui fait tant parler.

Le contrôle technique moto : une mise en place progressive

Acté le 24 octobre 2023, le contrôle technique pour les deux-roues motorisés, quads, véhicules sans permis et engins à trois roues est devenu une réalité depuis le 15 avril 2024. Cette décision, prise sous la pression d'une réglementation européenne datant de 2014 et de plusieurs associations environnementales, marque un tournant pour les motards français.

Le calendrier de mise en œuvre s'étale sur plusieurs années :

  • Depuis le 15 avril 2024 : véhicules immatriculés avant 2017
  • 2025 : véhicules immatriculés entre 2017 et 2019
  • 2026 : véhicules immatriculés entre 2020 et 2021
  • Pour les véhicules plus récents : contrôle dans les 6 mois précédant le 4ème anniversaire de la première mise en circulation

Une fois le premier contrôle effectué, les suivants auront lieu tous les trois ans.

 

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Les points clés du contrôle technique moto

Le contrôle technique moto se veut moins exhaustif que celui des voitures, avec environ quatre fois moins de points vérifiés. Voici les principaux éléments examinés :

  • Sécurité : freinage, pneus, transmission, suspensions, direction
  • Visibilité : éclairage, rétroviseurs
  • Émissions : gaz d'échappement, niveau sonore
  • Structure : cadre, système électrique, réservoir, selle, béquille

Les défaillances constatées sont classées en trois catégories : mineures, majeures ou critiques. Seules les deux dernières nécessitent des réparations et une contre-visite.

Le sonomètre : le point sensible du contrôle

La mesure du niveau sonore cristallise les inquiétudes de nombreux motards. Pourtant, cette vérification ne sera effective qu'à partir du 1er mars 2025, laissant un délai aux centres de contrôle pour s'équiper et former leur personnel.

Les normes sonores en vigueur

Les motos doivent respecter des normes précises en matière d'émissions sonores :

  • Limite de 77 décibels (dB) lors de la réception du véhicule
  • Test dynamique : 77 dB (ou 78 dB dans certains cas) en roulant en 3e à 50 km/h
  • Test statique : valeur inscrite sur la carte grise (champ U.1), potentiellement supérieure à 77 dB

La procédure de contrôle sonore

Le contrôle du bruit lors du contrôle technique suivra une procédure similaire à celle utilisée par les forces de l'ordre :

  • Utilisation d'un sonomètre de classe 2 minimum
  • Mesures sur le réseau de pondération « A » avec caractéristique dynamique « rapide »
  • Environnement contrôlé : pas de perturbations, échappement à plus d'un mètre d'une bordure
  • Sonomètre placé à 50 cm de la sortie d'échappement, angle de 45°, hauteur minimale de 20 cm du sol
  • Moto au point mort, embrayée, moteur à température normale
  • Trois mesures effectuées, avec une tolérance de 5 dB appliquée

Les défis de la mise en place du contrôle sonore

Malgré l'imminence du contrôle technique, des obstacles persistent quant à la mesure précise du bruit :

  • Absence actuelle de sonomètres homologués pour le contrôle technique
  • Mesures initialement superficielles, similaires aux contrôles routiers
  • Arrivée des premiers sonomètres homologués prévue fin 2024 selon SGS France

Ces défis expliquent le délai accordé jusqu'au 1er mars 2025 pour la mise en place effective du contrôle sonore.

 

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Implications pour les motards

Coût et fréquence

Le contrôle technique moto devrait coûter environ 70 euros, un tarif non encadré par l'État. Il faudra le passer tous les trois ans après le premier contrôle à 5 ans.

Vente de moto

À partir de 2024, la vente d'un deux-roues nécessitera un contrôle technique de moins de 6 mois.

Sanctions

Ne pas se soumettre au contrôle technique peut entraîner :

  • Une amende de 135 €
  • L'immobilisation ou la mise en fourrière du véhicule
  • Des problèmes de couverture d'assurance en cas d'accident

Modifications et personnalisations

Les pièces non homologuées, comme certains échappements ou rétroviseurs, peuvent entraîner un avis défavorable. Il est crucial de s'assurer que toutes les modifications respectent les normes d'homologation.

Formation des contrôleurs

Les professionnels chargés d'effectuer ces contrôles ont jusqu'au 14 avril 2025 pour suivre une formation obligatoire de 33 heures. Cette formation comprend une partie théorique et pratique. Fait intéressant, les contrôleurs n'auront pas besoin de détenir un permis A2 ou A, mais pourront demander l'aide des motards pour manipuler les véhicules, notamment les grosses cylindrées.

Objectifs et perspectives

Le contrôle technique moto vise plusieurs objectifs :

  • Améliorer la sécurité routière
  • Réduire les émissions polluantes
  • Professionnaliser le marché de l'occasion des deux-roues

Cependant, des questions persistent quant à l'efficacité réelle de ces contrôles, notamment en l'absence de matériel adéquat pour certaines mesures comme le bruit.

L'avenir du contrôle technique moto

Alors que le contrôle technique moto devient une réalité, de nombreuses interrogations subsistent. L'efficacité des contrôles, notamment sonores, dépendra grandement de l'arrivée des équipements homologués. Les motards devront s'adapter à cette nouvelle norme, tout en restant vigilants sur l'évolution des réglementations. L'impact réel sur la sécurité routière et l'environnement reste à évaluer dans les années à venir. Une chose est sûre : le monde de la moto en France entre dans une nouvelle ère, où la responsabilité et la conformité prendront une place croissante.

Vanessa Lenormand
Publié par
Responsable rédactionnel
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