Le contrôle technique est obligatoire pour les voitures sans permis, scooters et motos depuis plus d’un an maintenant. Depuis sa mise en place, les résultats de ces contrôles techniques révèlent des tendances très différentes.
Certaines catégories de véhicules passent le test sans problème, d'autres affichent des taux d'échec alarmants. Entre voiturettes en mauvais état et motos bien entretenues, le bilan suscite à la fois inquiétude et satisfaction.
Contrôle technique des voitures sans permis : un bilan alarmant
Faisant partie des véhicules de catégorie L, les voitures sans permis sont officiellement soumises au contrôle technique depuis avril 2024. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le premier bilan est désastreux.
Selon un rapport relayé par plusieurs médias, près d’une voiture sans permis sur trois (31,6 %) échoue au contrôle technique, un taux bien supérieur à celui des voitures classiques (19,44 %). Ces mauvais résultats s’expliquent principalement par l’état général de ces véhicules. La plupart sont vieillissants, mal entretenus, parfois bricolés par des propriétaires peu rigoureux.
Les défauts les plus fréquents relevés par le contrôle technique concernent :
- Les freins
- La direction
- L’éclairage
- Le châssis
- Les pneus
- Les émissions polluantes
Ces défaillances traduisent une méconnaissance ou une négligence des propriétaires, notamment des jeunes ou personnes âgées. Le coût élevé des pièces, produites en petites séries, décourage également les réparations. Or, ces défaillances sont particulièrement inquiétantes, car elles mettent directement en danger les conducteurs. La petite taille de ces voitures donne souvent une fausse impression de sécurité, surtout pour les jeunes ou les personnes âgées qui les utilisent beaucoup.
Sur 1,3 million de voiturettes contrôlées, environ 159 000 ont nécessité une contre-visite. Les nouvelles normes à venir, comme la mesure des nuisances sonores en juillet 2025 et la vérification de la vitesse maximale des cyclomoteurs en mars 2026, risquent d’aggraver ce bilan si les propriétaires n’anticipent pas.
Scooters et cyclomoteurs : des résultats mitigés
Les scooters et cyclomoteurs sont également concernés par ce nouveau contrôle technique. Leur passage obligatoire se déroule par étapes, selon l’ancienneté du véhicule. Les résultats dévoilés récemment offrent un tableau plus nuancé que celui des voiturettes.
Sur plus d’un million de scooters contrôlés, environ un scooter ou cyclomoteur sur 5 échoue au contrôle technique. Cela représente 19,9 % de contre-visites, un chiffre proche de celui des voitures classiques, mais préoccupant.
Les principaux problèmes incluent le freinage, les pneus usés, l’éclairage, le bruit excessif (souvent lié à des pots d’échappement modifiés) et les émissions polluantes. La visibilité des plaques d’immatriculation pose aussi problème dans 4 % des cas.
De plus, les scooters servent souvent à des déplacements utilitaires, contrairement aux motos. Cet usage utilitaire entraîne une usure rapide, aggravée par le manque de suivi régulier. En effet, les conducteurs, moins passionnés que les motards, négligent parfois l’entretien de leur véhicule, particulièrement pour les scooters de moins de 50 cm³, utilisés intensément en ville.
Les futures normes à venir, comme la vérification de la vitesse dès mars 2026, exigeront un entretien plus rigoureux.
Motos : un exemple à suivre
Si les voiturettes déçoivent et que les scooters inquiètent, les motos tirent leur épingle du jeu. Le contrôle technique des motos, qui fait pourtant débat depuis des années, livre aujourd’hui un bilan plutôt positif.
Les chiffres montrent que seulement 9,44 % des motos doivent repasser une contre-visite. C’est bien en-dessous des résultats observés chez les autres types de véhicules. Ce faible taux d’échec s’explique par plusieurs facteurs.
Souvent passionnés et conscients des risques liés à une machine mal entretenue, les motards ont une culture d’entretien rigoureux. En effet, une moto mal entretenue est synonyme de danger immédiat pour le pilote. Freins, éclairage, pneus, tout est souvent contrôlé régulièrement, même sans obligation légale. Les défauts, bien que rares, touchent principalement les pneus et l’éclairage.
Les associations de motards avaient critiqué l’introduction du contrôle technique. Elles estimaient que cet examen était inutile, compte tenu de l’attention portée par les conducteurs eux-mêmes. Les premiers résultats semblent leur donner raison : sur plus de 1,3 million de motos contrôlées, seule une petite fraction a nécessité une contre-visite.
La communauté moto apparait comme responsable, consciente des risques liés à une mauvaise maintenance. Mais le contrôle technique des motos ne se limite pas uniquement à vérifier l’état général du véhicule. Il joue aussi un rôle pédagogique. Il rappelle aux motards l’importance de conserver une machine fiable. De plus, les nouvelles normes de 2025, incluant la vérification des nuisances sonores, imposeront de maintenir cette vigilance.
Pourquoi de tels écarts ?
Ces écarts de résultats entre voiturettes, scooters et motos soulèvent plusieurs questions. Pourquoi observe-t-on une telle différence de taux d’échec au contrôle technique ?
La réponse réside dans l’usage des véhicules et le profil des conducteurs :
- Les voitures sans permis le manque de sensibilisation joue un rôle clé. Beaucoup de conducteurs, souvent jeunes ou âgés, sous-estiment l’importance d’entretien et manquent parfois de connaissances techniques sur l’entretien mécanique. Les pièces coûteuses et les réparations complexes aggravent la situation. Résultat : beaucoup de voiturettes se retrouvent aujourd’hui dans état préoccupant.
- Pour les scooter, l’usage quotidien pour de courts trajets favorise l’usure rapide. Un scooter qui roule tous les jours en ville s’abime vite, surtout si le propriétaire néglige l’entretien courant. Cela explique que près d’un sur cinq échoue au contrôle technique.
- Quant aux motos, leur entretien est davantage une priorité pour les conducteurs. Conduire une moto impose une vigilance constate sur l’état mécanique. Un frein qui fonctionne mal peut entraîner un accident grave. Ce rapport plus étroit entre pilote et machine permet d’expliquer le faible taux de contre-visites.
Vers une amélioration des résultats au contrôle technique ?
Le contrôle technique des véhicules de catégorie L a mis en évidence des défis majeurs. Ses résultats alarmants appellent à une prise de conscience collective et montrent qu’il reste encore beaucoup à faire, surtout pour certaines catégories.
Pour améliorer les résultats, une meilleure sensibilisation des propriétaires est cruciale et les autorités insistent sur la nécessité de mieux informer les propriétaires. Une meilleure communication sur les nouvelles normes à venir serait d’ailleurs la bienvenue. Les conducteurs doivent comprendre ce que le contrôle technique exigera en 2025 et 2026. Ainsi, une meilleure préparation limitera les échecs et renforcera la sécurité routière.
À terme, le contrôle technique devrait assainir le parc de véhicules, renforcer la sécurité routière et encourager des comportements plus responsables.