Même si l’engouement pour les voitures électriques s’est un peu calmé ces derniers mois, le marché a connu une véritable croissance depuis 2020 pour atteindre un score record de presque 46 000 véhicules électriques neufs vendus en Février 2024.
Mais est-ce que la voiture électrique est la solution miracle pour sauver la planète ? Les arguments ne manquent pas, mais qu’en est-il réellement de son impact environnemental ?
Les arguments en faveur de la voiture électrique
Voici les principaux avantages écologiques des voitures électriques :
- Zéro émissions locales : lors de leur utilisation, les voitures électriques n’émettent pas de gaz à effet de serre
- Meilleure qualité de l’air : depuis la restriction des véhicules thermiques et l’augmentation du nombre de voitures électriques en ville, la pollution atmosphérique a diminué
- Moins de pollutions sonore : plus silencieuses que les voitures thermiques, les voitures électriques contribuent à la réduction des nuisances sonores qui sont un enjeu pour la santé publique
- Performance : le rendement énergétique d’un moteur électrique mieux qu’un moteur thermique, une voiture électrique est donc plus puissante qu’une voiture thermique
- Energie renouvelable : contrairement aux carburants thermique qui utilisent des énergies fossiles, l’électricité fait partie des énergies renouvelable.
Pour accélérer le renouvellement du parc automobile français et inciter les Français à acheter une voiture électrique, le gouvernement a mis en place plusieurs aides financières :
- Bonus écologique
- Prime à la conversion
- Exonération de la taxe d’immatriculation
Les limites de l’électrique
Malgré sa réputation de motorisation propre, l’électrique a tout de même un impact sur l’environnement :
- Fabrication des batteries : les matières premières des batteries des voitures électriques posent problème car ils sont hautement toxiques et leur extraction a un impact non-négligeable sur l’environnement et la santé humaine
- Empreinte carbone de la fabrication d’une voiture électrique : on estime que l’empreinte carbone pour fabriquer une voiture électrique est environ 3 fois plus élevé que pour une voiture thermique
- Production de l’électricité : l’électricité est un mix énergétique et si on la produit à partir de sources fossiles comme le charbon, par exemple, elle fait augmenter l’empreinte carbone de la voiture électrique
- Difficulté de stockage de l’électricité : elle est responsable de la faible autonomie des voitures électriques, mais aussi indirectement de leur taille et poids. En effet, l’augmentation de l’autonomie par des batteries plus grandes provoque un besoin d’énergie plus élevé pour déplacer une voiture plus lourde.
- Recyclage des véhicules en fin de vie : il s’agit d’un des plus gros problèmes des véhicules électriques car aujourd’hui, nous n’avons pas les ressources nécessaires pour recycler toutes les batteries des véhicules. Selon des estimations, on ne recycle que 5 à 7 % des batteries lithium-ion dans le monde entier. Le recyclage des voitures électriques est également compliqué.
Bientôt de nouvelles règles de calcul de l’empreinte technique ?
Dans un objectif de transparence et réalisme, l’Union Européenne aimerait revoir les règles de calcul des empreintes carbones des véhicules électriques. Actuellement, l’empreinte carbone dépend essentiellement de la batterie et de l’électricité nécessaire à la production du véhicule.
La Commission Européenne aimerait inclure dans le calcul de l’empreinte carbone le mix énergétique de l’électricité du pays de fabrication du véhicule électrique. Ainsi, ils souhaiteraient récompenser les pays avec une production d’électricité « propre ».
En France, l’éco-score en vigueur donne déjà une note aux véhicules en fonction de l’empreinte carbone des différentes étapes de leur production. Cette nouvelle règle concernant l’impact écologique de la production d’électricité pourrait considérablement revoir cette note. En effet, cette dernière favorise une production européenne - le transport du véhicule entrant dans le calcul - sans tenir compte de la composition du mix énergétique.
Certains pays européens pourraient être pénalisés par leur taux d’utilisation d’énergies fossiles pour leur électricité. L’Allemagne, par exemple, produit 23 % de son électricité grâce au charbon et 15,8 % avec du gaz naturel (données officielles de l’office fédéral de la statistique pour le premier trimestre 2024). Cette annonce de la Commission Européenne a donc de quoi inquiéter nos voisins d’outre-rhin.
Cette nouvelle donnée permettra peut-être d’avoir une indication plus juste de l’empreinte carbone des véhicules électrique et ainsi de savoir s’ils sont réellement plus écologiques.