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Dans un contexte où la transition écologique s'impose comme une priorité nationale, la fiscalité automobile continue d'évoluer en France pour encourager l'achat de véhicules moins polluants. Le 1er mars 2025 marque l'entrée en vigueur de nouvelles mesures concernant le malus écologique appliqué lors de l'immatriculation des véhicules neufs et d'occasion. Ces changements impactent directement le coût de votre carte grise et méritent d'être bien compris avant tout projet d'achat automobile.

Qu'est-ce que le malus écologique ?

Avant de plonger dans les nouveautés 2025, rappelons brièvement ce qu'est le malus écologique. Instauré en 2008 dans le cadre du dispositif bonus-malus, cette taxe additionnelle s'applique lors de la première immatriculation d'un véhicule sur le territoire français. Son objectif est double : décourager l'achat de véhicules polluants et financer en partie les aides à l'acquisition de véhicules propres.

Le malus est calculé principalement sur la base des émissions de CO2 du véhicule, exprimées en grammes par kilomètre (g/km). Plus un véhicule émet de CO2, plus le malus à payer est élevé et fait augmenter le prix de la carte grise. Cette taxe s'applique aussi bien aux véhicules neufs qu'aux véhicules d'occasion importés qui n'ont jamais été immatriculés en France.

 

À lire aussi : Malus écologique : ce qui change au 1er mars 2025

Les principaux changements pour 2025

Découvrez les principales modifications entrées en vigueur le 1er Mars dernier :

Nouveau seuil de déclenchement

Le changement le plus notable pour 2025 concerne le seuil de déclenchement du malus. Alors qu'en 2024, le malus s'appliquait à partir de 118 g/km de CO2, ce seuil a été abaissé à 113 g/km depuis le 1er mars 2025. Cette baisse de 5 g/km peut sembler minime, mais elle élargit considérablement le nombre de modèles automobiles désormais soumis au malus.

Concrètement, cela signifie que de nombreux véhicules qui échappaient jusqu'alors à cette taxe écologique se retrouvent maintenant concernés. Les propriétaires potentiels de SUV compacts, de berlines familiales et même de certains modèles de citadines devront désormais intégrer ce coût supplémentaire dans leur budget.

Nouveau plafond du malus

Le plafond du malus écologique, c'est-à-dire le montant maximum que peut atteindre cette taxe, évolue également à la hausse. Fixé à 60 000 € en 2024, il atteint désormais 70 000 € pour les véhicules les plus polluants émettant 193 g/km ou plus.

Cette augmentation significative du plafond vise principalement les véhicules de luxe, les sportives et les gros SUV à motorisation thermique puissante. Pour ces véhicules haut de gamme, le malus peut représenter une part considérable du prix d'achat, pouvant aller jusqu'à 50% de la valeur du véhicule dans certains cas extrêmes.

Nouveau barème 2025

Le barème du malus écologique a été entièrement revu pour 2025, avec une progressivité accentuée. Voici les principaux paliers à retenir :

  • De 113 à 117 g/km : compris entre 50 € et 150 €
  • De 118 à 133 g/km : compris entre 170 € et 818 €
  • De 134 à 150 g/km : compris entre 898 € et 3 119 €
  • De 151 à 170 g/km : compris entre 3 331 € et 14 325 €
  • De 171 à 190 g/km : compris entre 15 736 € et 61 245 €
  • De 191 à 192 g/km : compris entre 64 356 € et 67 467 €
  • À partir de 193 g/km : fixé à 70 000 €

Cette nouvelle grille se caractérise par une augmentation plus rapide du montant du malus à mesure que les émissions de CO2 s'élèvent. L'écart entre chaque gramme de CO2 supplémentaire devient de plus en plus important, ce qui accentue la pénalisation des véhicules les plus polluants. Découvrez le barème détaillé sur notre page concernant le malus écologique.

Nouveau coefficient de vétusté pour les véhicules d'occasion

L'une des modifications majeures concerne le calcul du malus pour les véhicules d'occasion importés. Jusqu'en 2024, un abattement linéaire de 10% par année entamée était appliqué sur le montant du malus.

Depuis le 1er mars 2025, ce système est remplacé par un coefficient de vétusté plus progressif, qui tient mieux compte de l'âge réel du véhicule :

  • Véhicule de moins d'un an : jusqu'à 12 % de réduction
  • Véhicule de moins de 2 ans : jusqu'à 20 % de réduction
  • Véhicule de moins de 3 ans : jusqu'à 28 % de réduction
  • Véhicule de moins de 4 ans : jusqu'à 33 % de réduction
  • Véhicule de moins de 5 ans : jusqu'à 38 % de réduction
  • Véhicule de moins de 6 ans : jusqu'à 43 % de réduction
  • Véhicule de moins de 7 ans : jusqu'à 48  % de réduction
  • Véhicule de moins de 8 ans : jusqu'à 53 % de réduction
  • Véhicule de moins de 9 ans : jusqu'à 58 % de réduction
  • Véhicule de moins de 10 ans : jusqu'à 64 % de réduction
  • Véhicule de moins de 11 ans : jusqu'à 70 % de réduction
  • Véhicule de moins de 12 ans : jusqu'à 76 % de réduction
  • Véhicule de moins de 13 ans : jusqu'à 82% de réduction
  • Véhicule de moins de 14 ans : jusqu'à 88 % de réduction
  • Véhicule de moins de 15 ans : jusqu'à 94 % de réduction

A partir de l'âge de 15 ans et plus (contre 10 ans auparavant), l'abattement est de 100 %. Cette nouvelle méthode de calcul se veut plus proche de la décote réelle des voitures.

 

À lire aussi : Malus écologique 2025 : ce qui change pour les voitures d'occasion

Impact des changements sur différentes catégories de véhicules

Le nouveau barème ne concerne pas toutes les catégories de véhicules de la même manière :

Véhicules citadins et compacts

Les véhicules citadins et compacts, particulièrement ceux équipés de petites motorisations essence (trois cylindres de faible cylindrée) ou des versions hybrides légères, restent généralement sous le seuil de déclenchement du malus. Toutefois, certaines versions plus puissantes ou automatiques peuvent désormais être impactées par l'abaissement du seuil à 113 g/km.

Par exemple, une citadine compacte émettant 115 g/km sera désormais soumise à un malus d'environ 100 €, alors qu'elle en était exempte en 2024.

Berlines familiales et SUV compacts

Cette catégorie de véhicules est particulièrement touchée par les changements 2025. De nombreux modèles se situent précisément dans la zone des 113-130 g/km, ce qui signifie qu'ils sont désormais soumis au malus ou voient celui-ci augmenter significativement.

Pour illustrer, un SUV compact émettant 125 g/km verra son malus passer de 210€ en 2024 à 310 € en 2025, soit une augmentation de presque 48 %.

Véhicules premium et sportifs

Les véhicules premium, les sportives et les gros SUV sont les plus durement touchés par le nouveau barème et l'augmentation du plafond. Pour un SUV haut de gamme émettant 187 g/km, le malus atteint désormais les 51 912 €, contre 37 857 € en 2024.

Les sportives et supercars émettant plus de 193 g/km se voient systématiquement appliquer le malus maximal de 70 000 €, ce qui peut représenter une proportion significative de leur prix d'achat.

Véhicules électriques et hybrides

Les véhicules électriques restent, bien évidemment, totalement exemptés du malus écologique puisqu'ils n'émettent pas de CO2 à l'usage. Quant aux hybrides rechargeables, leur situation varie considérablement selon leur autonomie électrique et leur poids.

Les hybrides rechargeables disposant d'une bonne autonomie en mode électrique (plus de 50 km) et respectant certaines conditions d'émissions restent généralement sous le seuil de déclenchement du malus. En revanche, les modèles plus lourds ou moins efficients peuvent désormais être concernés par le malus au poids notamment.

Cas particuliers et exemptions

Certaines situations ouvrent droit à des exonérations totales ou partielles :

Familles nombreuses

Les familles ayant au moins trois enfants à charge peuvent bénéficier d'une réduction du malus écologique. Pour chaque enfant au-delà du deuxième, une réduction de 20 g/km est appliquée sur les émissions prises en compte pour le calcul du malus.

Par exemple, une famille avec trois enfants achetant un véhicule émettant 135 g/km verra ce taux ramené à 115 g/km pour le calcul du malus, ce qui réduit considérablement la taxe à payer.

Véhicules adaptés aux personnes handicapées

Les véhicules spécialement équipés pour les personnes titulaires d'une carte "mobilité inclusion" avec la mention "invalidité" sont exonérés du malus écologique, quelle que soit leur niveau d'émissions de CO2. Toutefois, dès 2026, le malus écologique pourra s'appliquer de manière rétroactif lors du premier changement de propriétaire de ce type de voiture.

Véhicules professionnels

Certains véhicules à usage professionnel spécifique peuvent bénéficier d'exemptions ou de régimes particuliers. C'est notamment le cas des véhicules classés en catégorie N1 (utilitaires légers) qui répondent à certains critères d'aménagement et d'usage.

Comment anticiper et limiter l'impact du malus

Avant tout projet d'achat, il est vivement recommandé de consulter précisément le taux d'émissions de CO2 du véhicule convoité. Cette information figure sur la fiche technique du véhicule et sur le certificat de conformité européen.

Pour les véhicules neufs, les émissions officielles sont mesurées selon le cycle d'homologation WLTP (Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procedure), en vigueur depuis 2018.

Privilégier les motorisations alternatives

Pour échapper au malus ou en limiter le montant, les acheteurs peuvent se tourner vers des motorisations alternatives :

  • Véhicules électriques (exemptés de malus)
  • Hybrides rechargeables (sous certaines conditions)
  • Véhicules au bioéthanol E85 (qui bénéficient d'un abattement de 40% sur leurs émissions de CO2)
  • Véhicules au GPL (généralement moins taxés)

Opter pour un véhicule d'occasion déjà immatriculé en France

Il est important de noter que le malus écologique ne s'applique qu'une seule fois, lors de la première immatriculation du véhicule en France. Ainsi, acheter un véhicule d'occasion déjà immatriculé en France permet d'éviter complètement cette taxe, même si le véhicule en question est très polluant.

Cette option peut s'avérer particulièrement intéressante pour les amateurs de véhicules performants ou de gros SUV, qui seraient lourdement taxés s'ils étaient achetés neufs ou importés.

Le malus écologique : une dépense conséquente 

Les modifications du malus écologique entrées en vigueur le 1er mars 2025 marquent une nouvelle étape dans la politique fiscale environnementale de la France. Avec un seuil de déclenchement abaissé à 113 g/km, un plafond relevé à 70 000 € et un barème plus progressif, cette taxe influence désormais significativement le coût total d'acquisition de nombreux véhicules.

Le nouveau coefficient de vétusté pour les véhicules d'occasion importés apporte quant à lui plus d'équité dans le calcul du malus, en tenant compte de l'âge réel du véhicule au jour près.

Face à ces évolutions, les acheteurs doivent désormais intégrer pleinement le paramètre environnemental dans leur choix automobile, non seulement par conscience écologique, mais aussi pour des raisons économiques évidentes. L'écart de prix entre véhicules vertueux et véhicules polluants se creuse, orientant naturellement le marché vers des solutions plus respectueuses de l'environnement.

 

Vanessa Lenormand
Publié par
Responsable rédactionnel
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