Le marché | Les chiffres |
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Immatriculations des voitures neuves |
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Commandes de voitures neuves |
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Les immatriculations de voitures électriques/ hybrides |
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Le marché de l’occasion |
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Voitures neuves : un marché sous pression
- 410 088 immatriculations au 1e trimestre 2025
- -7,8 % comparé à 2024
- -25,9 % par rapport à 2019
Le marché des voitures neuves (VN) au premier trimestre 2025 affiche une santé fragile avec 410 088 immatriculations, soit une chute de -7,8 % par rapport à 2024 et un plongeon de -25,9 % comparé à 2019. Ce recul n’est pas une surprise isolée : il s’inscrit dans une tendance de fond, amorcée par les crises successives (sanitaire, semi-conducteurs, inflation) et amplifiée par une transition énergétique qui désoriente les acheteurs.
Les Français semblent hésiter à investir dans le neuf. Les prix d’achat élevés, le prix de la carte grise en constante augmentation, tout comme la situation politique et géopolitique instable y sont certainement pour quelque chose. Ainsi, beaucoup se tournent vers l’occasion ou conservent leur véhicule plus longtemps.
Les commandes de VN : un effondrement inquiétant
- 483 491 commandes au 1e trimestre 2025
- -13,1 % comparé à 2024
- -26,7 % par rapport à 2019
Avec 483 491 commandes au premier trimestre 2025, soit -13,1 % par rapport à 2024 et -26,7 % face à 2019, le signal est clair : la demande s’érode. Cette baisse plus prononcée que celle des immatriculations suggère un désintérêt croissant, ou du moins une prudence accrue.
Les délais de livraison, encore perturbés par des chaînes d’approvisionnement fragiles, pourraient décourager les acheteurs. Autre hypothèse : les incertitudes autour des aides gouvernementales (bonus écologique fluctuant) et des normes environnementales (fin du thermique en 2035) freinent les décisions.
Assiste-t-on à une simple pause ou à un déclin structurel du marché VN ? Les constructeurs devront redoubler d’efforts pour séduire, peut-être via des offres de leasing plus agressives ou des modèles plus abordables.
Immatriculations des VN par motorisation : l’hybride s’envole, le diesel s’efface
Mais derrière ce repli général, les chiffres des motorisations confirment une révolution en cours. Les hybrides dominent avec 203 858 immatriculations (+24,7 % vs 2024) et une part de marché de 49,7 % (contre 36,8 % en 2024). Cette progression spectaculaire confirme l’attrait croissant pour des solutions intermédiaires, alliant performance et réduction des émissions.
À l’inverse, les électriques (74 519 immatriculations, -6,6 %) stagnent à 18,2 % de part de marché, freinés par des prix élevés, une autonomie parfois insuffisante et un réseau de bornes inégal.
L’essence (23,9 %, -9,5 points) et surtout le diesel (1,6 %, -5,9 points) s’effondrent, victimes des restrictions urbaines (ZFE) et d’une image écornée. Les autres motorisations (GPL, superéthanol E85, etc.) grimpent à 6,7 %, signe d’une diversification timide mais réelle.
L’hybride est-il une étape transitoire ou une solution durable ?
Top 10 des meilleures ventes de VN : les stars du trimestre
Position | Modèle | Immatriculations | Progression |
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1 | Renault Clio | 23 538 | +2 % |
2 | Peugeot 208 | 21 170 | -26 % |
3 | Citroën C3 | 18 534 | +6 % |
4 | Dacia Sandero | 17 591 | -17 % |
5 | Peugeot 2008 | 15 952 | +22% |
6 | Peugeot 3008 | 12 118 | +53 % |
7 | Renault Captur | 11 208 | -4 % |
8 | Dacia Duster | 11 206 | +34 % |
9 | Toyota Yaris Cross | 9 886 | + 22 % |
10 | Renault R5 | 7 926 |
Le marché de l’occasion : une robustesse à deux visages
- 1 378 403 immatriculations au 1e trimestre 2025
- +2,3 % comparé à 2024
- -3,9 % par rapport à 2019
Le marché de l’occasion affiche une santé relative avec 1 378 403 immatriculations, en hausse de +2,3 % par rapport à 2024, bien qu’en baisse de -3,9 % face à 2019. Cette résilience s’explique par un double mouvement : les acheteurs cherchent des alternatives économiques au neuf, tandis que d’autres prolongent la vie de leurs vieux véhicules. Le ratio VN/VO (1 VN pour 3,36 VO) s’élargit, signe d’un glissement vers le seconde main.
Mais cette croissance cache des dynamiques contrastées, visibles dans les tranches d’âge.
Immatriculations des voitures d'occasion par tranche d’âge : jeunesse et vieillesse en tête
Les voitures d'occasion de moins de 1 an (+11 %, 83 274 unités) et de plus de 15 ans (+8 %, 406 693 unités) tirent la croissance. Les premiers, souvent des véhicules de leasing ou de démonstration, séduisent par leur état quasi-neuf à prix réduit. Les seconds traduisent une volonté de prolonger la vie des voitures dans un contexte de pouvoir d’achat contraint.
Il en est de même pour les 7-10 ans (+11 %) et 5-7 ans (+8 %) qui montrent également une demande soutenue. À l’inverse, les 2-5 ans (-10 %) souffrent, peut-être concurrencés par les quasi-neufs.
Immatriculations des voitures d'occasion par motorisation : le diesel résiste, l’hybride progresse
Côté motorisations, le diesel reste dominant avec 44,9 % de part de marché, mais perd du terrain (-3,2 points).
L’essence (39,4 %, -1,4 point) perd doucement du terrain, tandis que les hybrides (11,3 %, +3,4 points) et les électriques (2,9 %, +0,7 point) grignotent des parts. Signe d’une transition qui atteint aussi l’occasion grâce à un nombre croissant de modèles électriques et hybrides disponibles d’occasion. Les autres motorisations alternatives (1,4 %) restent néanmoins marginaux.
Le marché de l'occasion peut-il accélérer la transition énergétique, ou reste-t-il ancré dans le thermique ?
Top 10 des meilleures ventes de voitures d'occasion: les valeurs sûres
Position | Modèle | Immatriculations | Progression |
---|---|---|---|
1 | Renault Clio | 90 894 | +2 % |
2 | Citroën C3 | 44 027 | -0 % |
3 | Peugeot 208 | 42 648 | +0% |
4 | Volkswagen Golf | 34 116 | -1 % |
5 | Renault Twingo | 33 492 | +0 % |
6 | Peugeot 308 | 33 125 | +1 % |
7 | Renault Mégane | 29 381 | -5 % |
8 | Volkswagen Polo | 27 051 | +4 % |
9 | Peugeot 3008 | 25 599 | +4 % |
10 | Peugeot 2008 | 23 878 | +2 % |
Que retenir ?
Le premier trimestre 2025 illustre un marché automobile français à deux vitesses. Les voitures neuves souffrent d’un repli global, mais les hybrides s’imposent comme une valeur refuge, tandis que l’électrique marque le pas. Le marché de l'occasion, lui, résiste grâce à une demande diversifiée, des quasi-neufs aux véhicules anciens.
Une chose est sûre : les Français adaptent leurs choix à un monde en mutation.