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L'année 2025 marque un tournant significatif pour les propriétaires de véhicules en France, avec deux changements majeurs qui vont impacter le coût de possession et d'immatriculation des véhicules : la fin de l'exonération de la carte grise pour les véhicules électriques et l'augmentation du plafond du cheval fiscal. Ces modifications, inscrites dans la loi de finances 2025, visent à répondre aux défis budgétaires des régions tout en ajustant les incitations fiscales pour les véhicules propres.

 

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Fin de l'exonération de la carte grise pour les véhicules électriques

Jusqu'à présent, les véhicules électriques bénéficiaient d'une exonération totale de la taxe régionale sur la carte grise, inscrite dans le Code des impositions sur les biens et services. Cette mesure avait pour objectif d'encourager l'adoption de véhicules plus respectueux de l'environnement en réduisant les coûts initiaux liés à leur acquisition.

Cependant, la loi 2025-127 du 14 février 2025 a modifié l'article L421-49. A compter du 1er Mai 2025, les régions pourront décider elles-mêmes si le tarif régional pour les véhicules dont la source d'énergie est exclusivement l'électricité, l'hydrogène ou une combinaison des deux, est réduit de moitié ou porté à 0 €.

Cette modification marque une nouvelle ère pour les propriétaires de véhicules électriques, qui devront désormais compter sur les décisions des régions pour bénéficier d'une réduction ou d'une exonération de la taxe régionale.

Impact sur les automobilistes

Pour les automobilistes, la fin de l'exonération systématique de la carte grise pour les véhicules électriques entraînera une augmentation des coûts d'immatriculation. En effet, ils devront désormais vérifier les décisions de leur région pour connaître le montant exact de la taxe régionale applicable à leur véhicule électrique.

Les véhicules électriques, en plus de leur impact environnemental positif, offrent plusieurs avantages économiques et pratiques. Ils permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de diminuer la dépendance aux énergies fossiles.

De plus, les coûts d'entretien et de carburant sont généralement inférieurs à ceux des véhicules thermiques. Cependant, le coût initial d'achat reste un obstacle pour de nombreux consommateurs. L'exonération de la taxe régionale était donc un levier important pour inciter à l'achat de ces véhicules.

Le marché des voitures électriques, déjà en difficulté depuis la deuxième moitié de l’année 2024, risque de s’effondrer en 2025 avec la fin de l’exonération totale systématique des immatriculations de véhicules électriques.

 

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Conséquences pour les régions

Avec cette modification législative, le Gouvernement cède au cri d’alerte des régions. En effet, la taxe régionale sur les immatriculations reste une des dernières sources de revenus des régions. Elles considéraient cette exonération légalement imposée comme atteinte à leur liberté de décision.

Désormais, elles auront la possibilité de décider du niveau de réduction ou d'exonération de la taxe régionale pour les véhicules électriques. Certaines régions pourraient choisir de maintenir une exonération totale pour continuer à encourager l'adoption de véhicules propres, tandis que d'autres pourraient opter pour une réduction partielle afin de générer des revenus supplémentaires.

Cette décentralisation de la décision pourrait entraîner des disparités entre les régions, avec des impacts variés sur le marché des véhicules électriques. Les régions qui choisiront de maintenir une exonération totale pourraient voir une augmentation des immatriculations de véhicules électriques, tandis que celles qui appliqueront une réduction partielle pourraient observer une stagnation ou même une baisse des ventes.

Exemples concrets

Prenons l'exemple d'un véhicule électrique d'une puissance fiscale de 5 CV. Dans une région qui décide de maintenir l'exonération totale, le coût de la taxe régionale reste à 0 €. Cependant, dans une région qui applique une réduction de 50 %, le coût de la taxe régionale serait de 150 € (si le prix du cheval fiscal est de 60 €). Cette différence peut significativement influencer la décision d'achat des consommateurs.

Augmentation du plafond du cheval fiscal

En parallèle, le gouvernement a décidé d'augmenter le plafond légal de la taxe régionale de la carte grise, passant de 60 € à 65 € par cheval fiscal. Cette mesure, qui entre en vigueur en 2025, vise à donner une plus grosse marge de manœuvre aux régions, confrontées à une baisse des dotations de l'État et à une augmentation des coûts d'investissement.

Conséquences pour les automobilistes

L'augmentation du plafond du cheval fiscal pourrait avoir un impact direct sur le coût d'immatriculation des véhicules si les régions décidaient à l’appliquer. Par exemple, pour un véhicule d'une puissance fiscale de 4 CV, le coût de la taxe régionale passera de 240 à 260 euros si une région comme la Normandie, la Bretagne ou le Grand-Est (actuellement à 60 euros/cheval fiscal) adoptait le nouveau plafond, soit une hausse de 20 €.

2025 : l'année de toutes les augmentations

L'année 2025 se distingue par une vague d'augmentations du prix du cheval fiscal dans plusieurs régions. Au total, 10 régions métropolitaines ont augmenté ou prévu d'augmenter le prix de leur cheval fiscal. Cette tendance généralisée reflète les contraintes budgétaires auxquelles les régions sont confrontées, ainsi que leur besoin de générer des revenus supplémentaires pour compenser la baisse des dotations de l'État.

Par exemple, la région Normandie a augmenté son tarif de 30,4 %, passant de 46 € à 60 €, tandis que la Nouvelle-Aquitaine a vu son prix du cheval fiscal passer de 45 € à 53 €, soit une hausse de 17,8 %. La région Centre-Val de Loire a également atteint le plafond autorisé de 60 €, contre 55 € auparavant. Ces augmentations significatives auront un impact direct sur le prix de la carte grise pour les automobilistes de ces régions.

 

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En conclusion : immatriculer un véhicule vous coûtera bien plus cher en 2025

La fin de l'exonération systématique de la carte grise pour les véhicules électriques et l'augmentation du plafond du cheval fiscal en 2025 marquent un tournant dans la politique fiscale française en matière de véhicules. Ces mesures, bien que nécessaires pour répondre aux contraintes budgétaires des régions, risquent de freiner l'adoption des véhicules électriques et d'alourdir la facture pour les automobilistes. Il est donc crucial pour les propriétaires de véhicules de se préparer à ces changements et d'anticiper les coûts supplémentaires qui en découleront.

Pour les entreprises, il pourrait être judicieux de revoir les politiques d'achat de véhicules et d'envisager des solutions alternatives pour maintenir une flotte automobile respectueuse de l'environnement sans grever les finances. Pour les particuliers, il sera important de vérifier les décisions régionales et de prendre en compte les nouvelles taxes lors de l'achat ou du renouvellement de leur véhicule.

En somme, l'année 2025 s'annonce comme une période de transition pour le secteur automobile en France, avec des défis à relever mais aussi des opportunités à saisir pour adapter les comportements et les politiques en faveur d'une mobilité plus durable.

Vanessa Lenormand
Publié par
Responsable rédactionnel
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