Le marché | Les chiffres |
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Immatriculations des voitures neuves |
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Commandes de voitures neuves |
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Le marché de l’occasion |
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Le marché automobile confirme son essoufflement. Les chiffres du premier semestre 2025 affichent une tendance nette : la demande recule, et les dynamiques observées début 2025 se confirment, voire s’aggravent. Neuf ou occasion, le secteur reste sous tension, entre incertitudes économiques, transition énergétique floue et arbitrages budgétaires des ménages.
Voitures neuves : le marché automobile chute lourdement
- 842 207 immatriculations au 1e semestre 2025
- -7,9 % comparé à 2024
- -27,8 % par rapport à 2019
Avec 786 897 immatriculations au premier semestre 2025, le marché des voitures neuves s’effondre de -7,9 % par rapport à 2024. Par rapport à 2019, la chute atteint -27,8 %.
Le décrochage s’accélère et les immatriculations de voitures neuves sont historiquement bas sur l'ensemble des six premiers mois de 2025. Le marché automobile neuf souffre d’un effet ciseaux : hausse des prix, baisse de pouvoir d’achat. En effet, les hausses de fiscalité locale avec 10 régions sur 13 ayant augmenté le prix du cheval fiscal en 2025, le durcissement du malus écologique, l’absence de signal clair sur les motorisations d’avenir et la pression réglementaire accentuent l’attentisme.
Commandes en baisse : un signal d’alerte pour le marché automobile
- 862 318 commandes au 1e semestre 2025
- -8,3 % comparé à 2024
- -27,3 % par rapport à 2019
Les Français commandent moins : les commandes plongent à 862 318 unités sur les six premiers mois, soit -8,3 % par rapport à 2024. La comparaison avec 2019 est encore plus sévère : -27,3 %. Le marché automobile encaisse une baisse structurelle de la demande. Ce décrochage, plus marqué que celui des immatriculations, alerte - malgré une légère amélioration à la fin du semestre.
Le flux d’entrées en concession ralentit nettement. Les délais de livraison encore irréguliers, les inquiétudes sur le bonus écologique, ou encore les nouvelles normes européennes freinent les décisions. Instabilité géopolitique n’arrange pas la situation, la prudence domine. Par conséquent, les ménages repoussent leurs projets ou se détournent du neuf et les constructeurs peinent à convertir l’intérêt en achat.
Immatriculations des VN par motorisation : l’hybride s’envole, le diesel s’efface
La répartition des motorisations confirme la transformation du marché automobile. Au premier semestre 2025, l’hybride domine désormais largement, atteignant 50,8 % des immatriculations, contre 38,7 % un an plus tôt. Ce bond spectaculaire traduit une forte appétence des acheteurs pour une solution perçue comme rassurante : plus écologique que le thermique, mais sans les contraintes de l’électrique.
Le diesel continue sa chute libre, tombant à 5,7 % de part de marché (contre 7,9 % en 2024). L’essence recule également fortement, passant de 32,1 % à 22,3%. Les ZFE encore en place pour le moment, la fiscalité défavorable et les arbitrages environnementaux accélèrent ce désengagement.
Les voitures électriques, quant à elles, stagnent à 15 % (contre 15,1 % l’an dernier). Le frein du prix, de l’autonomie et de la recharge persiste et la fin de l’exonération de la carte grise s’ajoute en plus. Enfin, les autres motorisations (GPL, superéthanol…) reste stable à 6,2 %, comme en 2024. Une diversification timide mais révélatrice d’une recherche active d’alternatives.
L’hybride semble donc s’imposer comme le compromis préféré des Français. A croire qu’il est sur le point de devenir la nouvelle norme.
Top 10 des meilleures ventes de VN : les stars du semestre
Position | Modèle | Immatriculations | Progression |
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1 | Renault Clio | 56 302 | +16 % |
2 | Peugeot 208 | 39 385 | -23 % |
3 | Dacia Sandero | 35 393 | -14 % |
4 | Citroën C3 | 31 430 | -0 % |
5 | Peugeot 2008 | 30 810 | +5 % |
6 | Dacia Duster | 22 785 | +22 % |
7 | Peugeot 3008 | 22 753 | +47 % |
8 | Renault Captur | 21 743 | -20 % |
9 | Renault Symbioz | 18 349 | |
10 | Toyota Yaris Cross | 18 112 | +18 % |
Marché de l’occasion : pilier d’un marché automobile sous contrainte
- 2 739 624 immatriculations au 1e semestre 2025
- +0,9 % comparé à 2024
- -5,5 % par rapport à 2019
Sur l’ensemble du semestre, le marché automobile de l’occasion amortit mieux le choc. 2 739 624 immatriculations ont été enregistrées au premier semestre 2025, la progression est timide avec +0,9 % par rapport à 2024. Sur cinq ans, le marché recule de -5,5 %.
Le ratio VN/VO continue de se creuser (1 VN pour 3,25 VO), révélateur d’un glissement massif vers la seconde main. Moins cher, plus disponible, l’occasion devient la solution par défaut. Le marché automobile s’y replie massivement.
Mais cette relative stabilité masque une fragmentation du marché selon l’âge des véhicules et les zones géographiques. Là aussi, la prudence s’installe durablement.
Occasion : les extrêmes de l’âge dominent les immatriculations
- Moins de 1 an : 161 309 immatriculations (+8 %)
- 1 à 2 ans : 121 211 immatriculations (-12 %)
- 2 à 5 ans : 519 005 immatriculations (-9 %)
- 5 à 7 ans : 287 343 immatriculations (+2 %)
- 7 à 10 ans : 320 724 immatriculations (+9 %)
- 10 à 15 ans : 516 263 immatriculations (-2 %)
- Plus de 15 ans : 813 769 immatriculations (+8 %)
La structure d’âge du marché automobile d’occasion révèle des tendances contrastées mais éclairantes. Les véhicules de moins d’un an progressent de +8 %, avec 161 309 immatriculations. Ils attirent par leur excellent état, des garanties encore actives et un prix plus doux que le neuf. Il s’agit souvent de retours de leasing ou de véhicules de démonstration.
À l’autre bout du spectre, les voitures de plus de 15 ans connaissent une hausse similaire : +8 %, pour un total de 813 769 unités. Ce volume record illustre la volonté des ménages de prolonger la durée de vie de leur véhicule, dans un contexte de budget serré.
Les modèles âgés de 7 à 10 ans enregistrent une progression marquée (+9 %), tout comme les 5 à 7 ans (+2 %). Ces tranches répondent à une recherche d’équilibre entre prix accessible et usage fiable.
En revanche, les VO de 2 à 5 ans reculent de -9 %, pénalisés par une offre réduite, conséquence des faibles immatriculations neuves des années précédentes. Les 1 à 2 ans chutent de -12 %, peut-être concurrencés par les quasi-neufs ou freinés par des prix encore élevés. Les 10 à 15 ans baissent légèrement (-2 %) mais restent à un niveau élevé.
Le marché automobile de l’occasion reflète donc une double stratégie des acheteurs : investir dans du très récent sans payer le prix du neuf, ou conserver longtemps des véhicules anciens, plus économiques à l’achat.
Immatriculations des VO par motorisation : le thermique domine, l’hybride gagne du terrain
Le marché automobile de l’occasion reste largement ancré dans le thermique, mais des signaux de transition émergent. Le diesel conserve la première place avec 45,7 % de parts de marché, malgré un recul de 2,3 points par rapport à 2024. L’essence suit, à 37,4 %, elle aussi en baisse (-3,1 point). Ces moteurs restent omniprésents, portés par un stock disponible abondant.
L’hybride poursuit sa montée en puissance. Il atteint 12,2 % du marché, contre 8,3 % un an plus tôt. Cette progression confirme l’arrivée sur le marché de l’occasion de volumes croissants de modèles récents, issus notamment du renouvellement des flottes. Les électriques gagnent du terrain aussi, avec 3 % (+0,8 point), bien que leur part reste modeste. L’offre reste encore limitée, et les freins à l’achat (prix, autonomie, usage) persistent, même en seconde main.
Les motorisations alternatives (GPL, superéthanol, etc.) restent marginales, à 1,7 %, mais progressent légèrement. Le marché automobile de l’occasion commence donc, à son rythme, sa mue énergétique. Suffira-t-elle à entraîner le parc dans la transition ? Rien n’est encore joué.
Top 10 des meilleures ventes de VO : les valeurs sûres
Position | Modèle | Immatriculations | Progression |
---|---|---|---|
1 | Renault Clio | 178 007 | +1 % |
2 | Citroën C3 | 86 864 | -4 % |
3 | Peugeot 208 | 84 833 | -0% |
4 | Volkswagen Golf | 67 397 | -2 % |
5 | Peugeot 308 | 66 827 | -0 % |
6 | Renault Twingo | 63 949 | -2 % |
7 | Renault Mégane | 58 138 | -5 % |
8 | Peugeot 3008 | 52 607 | +1 % |
9 | Volkswagen Polo | 52 585 | +4 % |
10 | Peugeot 2008 | 47 808 | -2 % |
Le marché automobile cherche un nouveau souffle
Ce premier semestre 2025 confirme les tensions qui traversent l’ensemble du marché automobile. Le neuf s’enfonce, victime d’une demande affaiblie, d’une transition énergétique floue et d’un contexte économique incertain. L’occasion résiste mieux, portée par les extrêmes du marché : les très récents et les très anciens.
Les motorisations hybrides s’imposent progressivement, tandis que le diesel recule lentement, y compris en seconde main. La transformation du parc est en marche, mais reste freinée par les contraintes budgétaires et un manque de clarté sur l’avenir. Pour rebondir, le marché automobile devra regagner la confiance des acheteurs.