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Le Ministre de l’économie, des Finances et de l’Industrie, Antoine Armand a présenté hier en Conseil des ministres le projet de loi de finances pour 2025. Ce dernier confirme les rumeurs de durcissement du malus écologique dès 2025. Mais en détails, qu’est-ce qui pourrait vous attendre l’année prochaine si le PLF est accepté dans cette version ?

Abaissement du seuil de déclenchement du malus écologique en 2025

Comme les dernières années, le Gouvernement anticipe l’évolution du malus écologique sur les trois prochaines années. Ainsi, il prévoit un abaissement du seuil de déclenchement des émissions de CO2 de :

  • 5 g/km en 2025
  • 7 g/ km en 2026
  • 7 g/km en 2027

Par conséquent, le malus écologique concernerait toutes les premières immatriculations de voitures particulières avec un taux d’émissions de CO2 de :

  • 113 g/km en 2025
  • 106 g/km en 2026
  • 99 g/km en 2027

Augmentation annuelle du plafond du malus écologique à partir de 2025

Parallèlement, le Gouvernement souhaite augmenter le plafond du malus écologique chaque année de 10 000 € comme c’était déjà le cas ces dernières années. Cette augmentation amènerait le malus maximal à :

  • 70 000 € en 2025
  • 80 000 € en 2026
  • 90 000 € en 2027

Exemples de hausse pouvant aller jusqu’à 110 %

Si on regarde les modèles de voitures neuves préférés des Français, les trois premiers du classement sur le début de l’année 2024 qui étaient jusqu’alors pas ou que très peu impactés par le malus écologique, risquent désormais de devoir payer plus de malus en 2025.

Avec ces augmentations de plafond et ces abaissements des seuils de déclenchement, les barèmes vont évoluer. Par exemple, une Peugeot 208 (voiture préférée des Français) avec ses 116 à 120 g/km avait un malus écologique de 100 € dans le pire des cas en 2024. Avec ce nouveau barème prévisionnel, ce malus devrait passer à 125 € (116 g/km) voire à 210 € pour les versions qui émettent 120 g/km, soit une hausse de 25 à 110 % !

Concernant la Renault Clio et la Dacia Sandero qui complètent le podium des voitures les plus achetées en 2024, avec respectivement 118 à 120 g/km et 119 à 120 g/km, elles subiront cette hausse dans les mêmes proportions.

Le barème prévisionnel du malus écologique 2025

Voici le barème prévisionnel pour 2025 :

Émissions de CO2 (g/km) Montant 1er Janvier 2025 (en €)
< 113 0
113 50
114 75
115 100
116 125
117 150
118 170
119 190
120 210
121 230
122 240
123 260
124 280
125 310
126 330
127 360
128 400
129 450
130 540
131 650
132 740
133 818
134 898
135 983
136 1 074
137 1 172
138 1 276
139 1 386
140 1 504
141 1 629
142 1 761
143 1 901
144 2 049
145 2 205
146 2 370
147 2 544
148 2 726
149 2 918
150 3 119
151 3 331
152 3 552
153 3 784
154 4 026
155 4 279
156 4 543
157 4 818
158 5 105
159 5 404
160 5 715
161 6 126
162 6 637
163 7 248
164 7 959
165 8 770
166 9 681
167 10 692
168 11 803
169 13 014
170 14 325
171 15 736
172 17 247
173 18 858
174 20 569
175 22 380
176 24 291
177 26 302
178 28 413
179 30 624
180 32 935
181 35 346
182 37 857
183 40 468
184 43 179
185 45 990
186 48 901
187 51 912
188 55 023
189 58 134
190 61 245
191 64 356
192 67 467
> 192 70 000

Bien que le Gouvernement ait déjà publié les barèmes prévisionnels pour 2026 et 2027, nous préférons nous limiter au barème de 2025 pour l’instant.

Révision de l’abattement d’ancienneté des véhicules d’occasion

Jusqu’à maintenant, les premières immatriculations en France de voitures d’occasion bénéficiaient d’un abattement de 10 % par année entamée depuis la première immatriculation du véhicule. Le Gouvernement souhaite revoir cet abattement pour mieux tenir compte de la décote des véhicules et l’élargir sur 15 ans au lieu de 10 actuellement.

Toutefois, l’abattement ne serait plus linéaire, mais évolutif en fonction de l’âge du véhicule :

Ancienneté du véhicule
(en mois)
Coefficient forfaitaire de décote (en %)
De 1 à 3 3
De 4 à 6 6
De 7 à 9 9
De 10 à 12 12
De 13 à 18 16
De 19 à 24 20
De 25 à 36 28
De 37 à 48 33
De 49 à 60 38
De 61 à 72 43
De 73 à 84 48
De 85 à 96 53
De 97 à 108 58
De 109 à 120 64
De 121 à 132 70
De 133 à 144 76
De 145 à 15 82
De 157 à 168 88
De 169 à 180 94
À partir de 181 100

Le Gouvernement prévoit également la création d’une réduction supplémentaire à partir de 2027 qui devrait tenir compte du kilométrage annuel moyen du véhicule.

Réduction du seuil de déclenchement du malus au poids dès 2026

Il y 2 ans, lors de l’entrée en vigueur de la taxe sur la masse en ordre de marche - également appelée malus au poids - le seuil de déclenchement était à 1 800 kg. Il a été abaissé à 1 600 kg en 2024. Le Gouvernement souhaite maintenir ce rythme de 2 ans et abaisser une nouvelle fois le seuil de déclenchement de 100 kg en 2026.

Dans un peu plus d’un an, les voitures avec une masse en ordre de marche de 1 500 kg devront donc payer le malus au poids pour chaque kilogramme supplémentaire. Voici le barème prévisionnel pour 2026 :

Fraction de la masse en ordre de marche Tarif marginal
Jusqu’à 1 499 kg   0 €
De 1 500 et 1 699 kg 10 €
De 1 700 à 1 799 kg 15 €
De 1 800 à 1 899 kg 20 €
De 1 900 à 1 999 kg 25 €
A partir de 2 000 kg 30 €

Limitation de l’abattement des véhicules hybrides non-rechargeables

Alors que le Gouvernement maintient l’exonération des véhicules électriques, hydrogènes (ou une combinaison des deux) et hybrides rechargeable, il compte limiter l’abattement des hybrides non-rechargeables. En effet, il souhaite intégrer une notion de performance environnementale.

Ainsi, le Gouvernement prévoit de restreindre le bénéficie de l’abattement de 100 kg sur la masse en ordre de marche uniquement aux véhicules hybrides non-rechargeables dont le moteur électrique a une puissance nette maximale supérieure ou égale à 30 kW.

Un projet de loi de finances critiqué et contesté

Ces derniers jours, on entendait et lisait un peu partout les critiques de députés au sujet d’un projet de loi de finances qu’ils caractérisaient comme "cure d’austérité" ou de "matraquage fiscal". Certains ont déjà annoncé ne pas vouloir donner leur voie pour le PLF 2025 actuel.

Toutefois, même si de nombreux points vont certainement être revus, il y a de fortes chances que les mesures concernant le malus écologique et le malus au poids soient adoptés.

Entre le durcissement des malus et la réduction probable des aides à l’achat (bonus écologique, prime à la conversion) de véhicules électriques, les prochaines années s’annoncent malheureusement compliquées pour le marché automobile français déjà en difficultés.

Vanessa Lenormand
Publié par
Responsable rédactionnel
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