A l’ère de la hausse des prix des carburants, mais également du réchauffement climatique, nous sommes de plus en plus nombreux à réfléchir à notre comportement de consommateur. Nos moyens de locomotions rentrent également dans ces réflexions. Electriques, hybride, superéthanol, GPL, hydrogène…. Des solutions existent, mais sont-elles vraiment intéressantes ?
Voitures électriques : des progrès restent à faire
Plébiscitée pour son manque d’émissions de gaz à effet de serre, la voiture électrique est promue au premier plan depuis quelques temps. Les constructeurs ont fait de nets progrès dans le secteur des véhicules électriques. Ainsi, ils proposent aujourd’hui non seulement des toutes petites voitures comme la Renault Twizy ou la Citroën Ami, mais également des modèles compactes, des berlines familiales ou des utilitaires. La voiture électrique d’aujourd’hui est plus performante, plus puissante et plus esthétique.
Néanmoins, même si la gamme des véhicules électriques s’est nettement élargie, un problème de taille persiste : l’autonomie. Si vous souhaitez faire de grands trajets, parez-vous de patience et prévoyez un temps de trajet (beaucoup) plus long que d’habitude. En effet, l’autonomie moyenne vacille quelque part entre 150 et 500 km – tout dépend du modèle et…. de votre conduite.
L’hybride, une bonne solution…. pour la ville
La voiture hybride ou hybride rechargeable a également été promue pour son respect de l’environnement et sa plus faible consommation en carburant non-renouvelable. Sur le principe, c’est une bonne idée : la voiture démarre à l’aide du moteur électrique et roule en mode électrique sur les petites vitesses ne dépassant pas les 50 km/h (ou pendant la durée d’autonomie de la batterie). Dès que les conditions du mode électrique ne sont plus respectées, le moteur thermique prend automatiquement la relève – il n’y a donc pas de temps de recharge à prévoir pendant votre trajet contrairement à la voiture électrique.
Toutefois, de par sa double motorisation, la voiture hybride est plus lourde que le même modèle en version thermique. Ce surpoids conduit donc à une surconsommation de carburant en mode thermique. Sans parler de son coût d’acquisition qui est plus élevé que celui du modèle thermique – vous devrez rouler environ 35 000 km par an pour amortir ce surcoût. L’hybride reste toutefois une bonne alternative si vous roulez principalement en zone urbaine avec des arrêts fréquents. De plus, les véhicules hybrides sont autorisés à rouler dans toutes les zones dans lesquelles la circulation est restreinte (ZFE, ZFE-m, etc.).
Superéthanol E85 : le biocarburant majoritairement made in France
Le plus souvent produit à base de betteraves, l’éthanol représente entre 65 à 85 % des composants du superéthanol E85. La France est le plus gros producteur européen d’éthanol. Aujourd’hui, des essais sont, par ailleurs, menés pour fabriquer ce bioéthanol à partir de déchets verts et on envisage éventuellement l’utilisation d’algues vertes dans le futur. Les deux autres composants de l’E85 sont l’essence SP95 et un biocarburant. Autant pour la théorie….
De par sa faible teneur en essence, le superéthanol émet presque deux fois moins de gaz à effet de serre. Il fait donc partie des carburants dit-propres. Toutefois, ses caractéristiques notamment de composition et de combustion conduisent à une légère surconsommation de carburant. Ce qui ne vous empêchera pas de tout de même faire des économies pouvant aller jusqu’à 50 % de votre budget carburant.
Malheureusement, il n’existe que très peu de modèle qui roulent d’origine à l’E85. Et l’installation d’un kit de conversion n’est accessible que sur les voitures essence – les diesels ne pouvant pas être convertis à l’éthanol. Cette modification a un coût (parfois jusqu’à 1500 €) et peut avoir des conséquences non seulement sur la garantie constructeur – qui est systématiquement annulée – mais également sur certains composants moteur qui risquent de casser. Autre inconvénient : le faible nombre de station d’essence proposant l’E85. En France, un peu plus d’un quart des stations le propose et il peut être difficile de le trouver à l’étranger.
Hydrogène : une piste à long terme
Il existe deux types de véhicules à hydrogène : à moteur à hydrogène (ou hybride) et à pile à combustible. Le premier fonctionne comme un véhicule thermique avec toutefois une consommation très élevée, néanmoins avec quasiment pas d’émissions polluantes. Le deuxième relie une pile à combustible (à hydrogène) à un moteur électrique. L’hydrogène de la pile sert à la production d’électricité, obtenue par réaction chimique. Le plein d’hydrogène se fait comme l’essence, il est donc plus rapide que la recharge d’une voiture électrique.
On vous avoue, sur le papier, cette solution paraît très bien et surtout écologique. Mais il n’en est malheureusement pas le cas. Pour reprendre un peu les cours de chimie du collège, l’hydrogène est le plus petit et plus léger atome sur terre. L’hydrogène n’existe pas à l’état « pur », il forme toujours au moins la molécule dihydrogène (deux atomes d’hydrogène) qui est un gaz léger. L’hydrogène est également l’élément le plus abondant de l’univers et rentre dans la composition de nombreuses molécules – le plus connu étant H2O (eau).
Vous comprenez maintenant que – pour produire l’hydrogène pur pour les véhicules – on doit utiliser des matières premières et procéder à son extraction. La matière première principale est le gaz naturel, carburant fossile non-renouvelable. Une autre piste est l’extraction de l’hydrogène par électrolyse de l’eau (ressource commençant également à se faire rare). Quelle que soit la matière première, la procédure est énergivore et polluante en plus. L’hydrogène n’est donc – pour l’instant – pas vraiment un carburant propre si on prend en considération la pollution de sa production.
Actuellement, il n’existe que très peu de véhicules particuliers roulant à l’hydrogène – et le réseau de station proposant de l’hydrogène est très peu développé : on ne compte qu’environ 600 stations dans le monde entier ! Même si certains constructeurs (comme Hyundai ou BMW) et quelques start-ups comme l’entreprise française NamX – qui commercialisera le premier HUV français à l’horizon 2025 – se lancent dans la production de véhicules hybride, cette solution restera à court voire moyen terme peu intéressante pour les particuliers.
Toutefois, les entreprises de transports routiers ou aériens à grande échelle pourraient plus aisément bénéficier des avantages de l’hydrogène. En effet, il est plus simple pour les grandes structures de prévoir des solutions de réapprovisionnement, par exemple. Les points faibles de l’utilisation de l’hydrogène peuvent donc être palliés plus facilement. De plus, avec le verdissement de notre électricité, l’impact écologique de l’extraction de l’hydrogène peut également être réduit dans le futur. Reste à trouver des solutions pour faciliter l’accès à l’hydrogène et rendre les véhicules plus accessibles et intéressants pour Monsieur et Madame Tout le Monde.
Vous l’aurez compris, nos véhicules « propres » ne sont pas des solutions idéales et adaptées à tout le monde, mais ils restent une piste pour réduire notre empreinte écologique sur cette terre. Pour inciter le plus grand nombre à changer pour une voiture plus respectueuse de l’environnement, l’Etat a mis en place un vaste dispositif fiscal concernant l’achat ou la location à longue durée d’un véhicule propre. Quoi qu’il en soit, nous devons tous réfléchir à notre comportement de consommateur et essayer de trouver de solutions pour préserver notre planète.